Tiré du livre "Venezia e Veneto". Les enseignes des pharmacies de Venise, XVIIIe siècle. Du Codice Gradenico, Museo Correr.
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Les pratiques thérapeutiques de la peste ont peu changé en Europe de l'Antiquité jusqu'au 19e siècle. Une préparation thérapeutique, la thériaque, issue de l'Antiquité, à la fois antidote et panacée, a dominé les usages médicamenteux et il n'est donc pas étonnant qu'elle figure dans de nombreux ouvrages de notre Bibliothèque. Cet électuaire polypharma-ceutique, composé de plusieurs dizaines de drogues, avec la chair de vipère et l'opium comme constituants principaux, était fabriqué généralement par les pharmaciens sur la place publique, en présence du corps médical. C'était le cas à Venise, une ville évidemment exposée aux épidémies en raison de son commerce vers l'Orient. Un nombre restreint d'apothicaires y étaient autorisés à fabriquer la célèbre thériaque ; c'était aussi le cas dans d'autre villes d'Europe, à Paris, par exemple.
Notre Bibliothèque est riche d'ouvrages qui proposent des formules de thériaque, un médicament très en vogue aux XVIe et XVIIe siècles, avant que la rationalisation de la matière médicale qui intervient à partir des Lumières le fasse passer "du statut de médicament controversé à celui de mythe antique et révolu" [François Chast]. La thériaque, toutefois, se maintiendra dans les pharmacopées jusqu'à la fin du XIXe siècle. Elle figure encore dans le Supplément de la Pharmacopée Helvétique de 1876. Ce post de blog présente quatre extraits issus d'ouvrages de notre Bibliothèque.
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